Le Centre Pompidou de Paris débarque à Lille au Tripostal avec l’exposition « Performance ! »

12/11/2017

Depuis début octobre, le Tripostal de Lille (niché à côté de la Gare Lille Flandre) expose des œuvres bien étranges, en mouvement. Le don du Centre Pompidou de Paris à l'association culturelle publique « Lille3000 », offre une plongée dans la performance contemporaine. Une explication avec simplicité de "L'art véritable que le marché ne peut posséder et transformer", selon ses créateurs en 1950-1960, alors opposés au marché de l'art.

La performance artistique, kesako ?

 Dans l'art, la performance est un acte engagé artistiquement mais aussi souvent politiquement, qui cherche à provoquer le questionnement, la réaction et la participation du spectateur à l'œuvre. La vue, le son, le toucher, le mouvement, tous les sens sont utilisés mais la performance doit toujours avoir lieu dans un endroit et un temps précis. Une performance artistique ne peut par essence être conservée dans sa totalité, elle est dite « impossible à acheter ».

 « Performance ! », quand le musée prend vie par l'art.

Avec l'ambition de « mélanger les disciplines », selon son président actuel Serge Lasvigne, Le Centre Pompidou n'est pas qu'un simple musée. Pilier de l'art moderne et contemporain à Paris depuis 1977, il accueille des arts « vivants » comme la performance, la musique, le cinéma, le théâtre...Pour son 40ème anniversaire, ses œuvres voyagent dans différentes villes de France pendant un an. Ce périple se termine dans la capitale des Hauts de France, une venue évidente pour «la grande terre de culture » qu'est Lille, selon sa maire Martine Aubry. Dans l'exposition « Performance ! », chacun est invité à interpréter les œuvres à sa manière. Cette exposition ouverte à tous ne s'arrête pas là, puisqu'elle regorge de nombreux événements créant du lien avec la population : la venue de performeurs, des pièces de théâtre, des diffusions cinématographiques, des soirées spéciales...

Un parcours de découverte sur trois étages : le mouvement, le geste dans l'espace et le son.

Agrémentée de canapés très confortables signés Franz West, l'exposition « Performance ! » nous fait passer d'œuvres dénonçant le racisme, la société de consommation, le côté absurde de notre société, à des réflexions sur le travail du corps, le temps qui passe ou encore la beauté.

On commence l'exposition "Performance !" avec une œuvre à la structure immense de Lili Reynaud Dewar, artiste féministe engagée, qui à travers la nudité et la reprise des pas de Joséphine Baker, dénonce le système contemporain. Diffusée sur plusieurs murs, cette première œuvre impressionne et fait sourire. Dans l'espace réservé au son, "New Skin", l'œuvre de Doug Aikten en 2001 propose un court-métrage sur la perte de la vue, projeté sur une installation figurant justement un œil. Au fur à mesure, la jeune femme du film cherche à retenir les images. L'image devient floue et le son augmente. Le spectateur s'approprie cette histoire, ses sens en sont troublés.

Ensuite, deux œuvres impressionnent par leur taille et leur originalité. Tout d'abord l'œuvre de Hans-Peter Fledmann "Shadow Play", donnée au Centre Pompidou en 2011, qui évoque le quotidien à travers une collection d'objets en tout genre. Avec des projecteurs installés dans des boîtes de toutes tailles, l'artiste stimule les souvenirs des spectateurs. Les objets de récupération vacillent et créent des ombres en mouvement, très poétiques. Cette œuvre ne semble pas définitive. Elle est tout simplement belle, rythmée et sentimentale.

Shadow Play, Hans-Peter Fledmann. Photographie Maxime Dufour.


Il y a également l'œuvre intrigante, reprise sur l'affiche de l'exposition. Dans une réinterprétation du film américain de 1980 "Xanadu", un homme en robe et maquillé se voit dupliqué en plusieurs personnages, qui dansent de manière élégante. Dans le film, Brice Dellsperger demande à François Chaignaud d'interpréter les nymphes du tableau, que peint le personnage principal du film. Dans différents costumes de femmes, le danseur professionnel offre à travers ses mouvements fluides et souples, une scène disco psychédélique aussi amusante qu'époustouflante. Il y a également l'installation de Dan Graham en circuit fermé, qui fait autant participer le spectateur que l'artiste par le jeu de miroirs et caméras, très appréciés des petits comme des grands.

On remarque également l'œuvre touchante de Jérôme BEL, qui nous emmène dans les coulisses des ballets de danse, à l'ombre des grandes figures de cet art, avec le film d'un spectacle inédit de la danseuse de l'Opéra de Paris Véronique Doisneau.

En sortant de l'exposition, on se rend alors compte que l'art n'en finit pas de nous étonner. Le personnel de « Lille3000 » met tout en œuvre pour que la visite soit plaisante et intéressante. On en retient l'étonnement face à des installations qui parfois ne nous évoque rien au premier regard, et qui nous passionne ensuite lorsque l'on comprend la signification. N'oublions pas non plus que la suite de « Performances ! » est installée à la Gare Saint-Sauveur, un espace branché et innovant. Avec ça, plus d'excuse pour ne pas venir faire un petit tour à Lille !

Informations pratiques : l'exposition « Performance ! » se déroule du 6 octobre 2017 au 14 janvier 2018 au TRIPOSTAL, Avenue Willy Brandt à Euralille (Lille). Ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 19h, fermé les lundis et mardis. Métro : Gare Lille Flandres. Parking : Autocité Euralille

Plus d'informations sur le site : https://www.performance-exposition.com/fr/


Article pour lacritiquerie.com à lire ici!




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